Mieux connaître ses droits en santé et services sociaux
Un usager a le droit de participer aux décisions
Publié le 6 juin 2024 par Azalée Larouche. Journal Le Canada Français, page A-20.
Toute personne qui reçoit des services ou des soins du rĂ©seau de la santĂ© et des services sociaux bĂ©nĂ©ficie de droits, dĂ©finis dans la Loi sur la SantĂ© et les Services sociaux (LSSS). Pour faire respecter ses droits, il est important de bien les connaĂ®tre. Aujourd’hui, nous vous prĂ©sentons le droit de participer aux dĂ©cisions, c’est-Ă -dire de participer Ă toute dĂ©cision affectant son Ă©tat de santĂ© et de bien-ĂŞtre et Ă participer au plan d’intervention, de services et aux modifications.
Pour illustrer ce droit, voici un exemple de cas : Roseline est âgĂ©e de 67 ans et elle est en grande perte d’autonomie. Elle reçoit les services du CLSC depuis une dizaine d’annĂ©es. Depuis tout ce temps, son Ă©tat s’est grandement dĂ©tĂ©riorĂ© et elle a maintenant besoin, entre autres, d’un lève-personne pour effectuer ses levers et ses couchers. Jusqu’Ă maintenant, elle recevait 23 heures de services sur 15 jours, soit 9 heures pour l’aide aux repas et l’entretien mĂ©nager, et 14 heures pour l’aide au coucher.
Cependant, l’intervenante pivot attitrĂ©e Ă son dossier a dĂ» quitter son poste et elle a Ă©tĂ© remplacĂ©e par Jacques, un intervenant nouvellement en poste. Après seulement une semaine en poste, il demande une rencontre Ă Roseline pour Ă©valuer sa condition de santĂ©. Cette rencontre sera suivie de plusieurs autres afin de lui imposer sa vision. Ces rencontres ont Ă©tĂ© très ardues et angoissantes.
Lors de ces rencontres, on a essayĂ© de convaincre Roseline de dĂ©mĂ©nager dans un appartement adaptĂ©, d’utiliser les services de la popote roulante pour pallier l’aide aux repas et de faire son Ă©picerie en ligne.
COUPURE
Roseline s’est sentie harcelĂ©e, dĂ©munie et dĂ©racinĂ©e. Elle a expliquĂ© Ă Jacques qu’elle n’avait pas l’intention de perdre ses repères et ses amies en quittant son logement actuel. De plus, Roseline doit manger essentiellement des repas vĂ©gĂ©tariens Ă©tant donnĂ© sa condition de santĂ©. Et lorsqu’elle commande en ligne, elle reçoit souvent des aliments dont la qualitĂ© laisse Ă dĂ©sirer, et c’est sans parler de l’absence de certains produits, faute de disponibilitĂ©.
Quelques semaines plus tard, elle a eu la mauvaise surprise de se faire couper trois heures pour l’aide aux repas, car le comitĂ© d’allocation de services considĂ©rait que Roseline faisait preuve de mauvaise volontĂ© en refusant les solutions offertes par l’intervenant.
Nous avons aidĂ© Roseline Ă dĂ©poser une plainte pour dĂ©noncer la situation au commissaire qui a reconduit la dĂ©cision du comitĂ© d’allocation du CLSC. Nous l’avons aidĂ©e Ă poursuivre sa plainte en deuxième instance au Protecteur du citoyen qui lui a donnĂ© raison en invoquant le droit de participer aux dĂ©cisions en tenant compte de sa rĂ©alitĂ©.
AIDE
Le Centre d’assistance et d’accompagnement aux plaintes (CAAP) MontĂ©rĂ©gie est l’organisme communautaire mandatĂ© par le ministère de la SantĂ© et des Services sociaux pour aider les usagers dans leurs dĂ©marches de plainte dans le secteur des services publics.
Nous informons et accompagnons les usagers sur le processus de plainte, nous les aidons Ă la rĂ©daction et Ă la mise en forme de leur lettre de plainte et, s’il y a lieu, nous recommandons les usagers Ă la bonne instance.
Tous nos services sont sans jugement, confidentiels, et nous respectons la volontĂ© de l’usager Ă poursuivre ou non la dĂ©marche entreprise. Ce qui signifie que l’usager peut mettre fin Ă sa dĂ©marche en tout temps, sans avoir besoin de se justifier.
Si vous pensez avoir besoin de nos services, n’hĂ©sitez pas Ă nous contacter au 450 347-0670.
Le droit de participer aux décisions qui nous concernent est inscrit dans la loi.



